Des «ourds-nuiets et «le certains cas d'aphasie congenital*». Par M. Léon Vaïsse.

« Je demande à notre savant collègue, M. Pruner-Bey, la permission de lui présenter une observation au sujet d'un passage qui a dû naturellement arrêter d'une manière particulière mon attention, dans sa consciencieuse di:-cus- sion du développement comparatif de l'intelligence , chez l'homme et chez l'animal. M. Pruner-Bey, pariant du mystère que présente encore l'étude de la faculté humaine du langage articulé, dit, sinon dans les mêmes termes, du moins dans des termes équivalents, que l'examen anatomi- que du cerveau du sourd-muet serait de nature à jeter la lumière sur cette étude. Je me suis demandé, en entendant cette proposition, si elle devait avoir rendu la pensée de son auteur, et mon premier mouvement a été pour la négative. Le sourd-muet, en effet, étant l'individu qui n'est muet que par cela qu'il est sourd, 1 individu qui ne parle pas, uniquement paice qu'il n'a pas entendu parler, l'organe qui fait défout chez lui, est celui de l'audition et non celui du langage. Le sourcUmuet' proprement dit n'est pas plus atteint, dans les organes cérébraux de la parole, comme dans ses organes vocaux, que ne l'est, dans les organes de la locomotion, un individu auquel on a lié les jambes. Pas plus à l'un qu à l'autre, la faculté native ne manque. Il ne leur manque à tous deux que la liberté de faire usage de cette faculté, et cela par suite dun empêchement étranger à la faculté même. J'ai dit que mon premier mouvement avait été de nier la proposition quYinettait notre savant collègue. Toutefois, il m'a paru ensuite qu'elle pouvait être admise avec une ex-