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Le bouddhisme dans la pensée politique du Viêt-Nam traditionnel

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Le bouddhisme dans la pensée politique du Viêt-Nam traditionnel

Nguyen The Anh*

Le concept bouddhiste de l'autorité politique

Conçu originellement comme une technique de salut personnel, le bouddhisme avait été néanmoins rapidement institutionnalisé dès lors même que les souverains de certains pays avaient voulu l'adopter comme la religion officielle de leurs États. Et, du fait qu'il avait été utilisé à légitimer le règne d'un souverain, il avait pris un caractère de plus en plus politique. En effet, adopté comme idéologie, il fournissait des formules pour l'établissement d'une orthodoxie d'État qui allait se superposer dans toute l'étendue du royaume aux cultes locaux, progressivement absorbés par le culte royal. Tout en se conciliant le culte des ancêtres aux temples duquel il conférait une vertu talismanique, il apportait d'autre part des instruments pour les pratiques de dévotion et transmettait une abondante littérature pour la formation scolastique des bonzes.

L'institution monarchique jouait quant à elle un rôle particulièrement important dans les pays du bouddhisme theravâda de l'Asie du Sud-Est en aménageant un système d'autorité sociale et politique qui chevauchait et transcendait les valeurs religieuses. Les traditions hindouistes et bouddhistes de la royauté représentaient le monarque comme le dépositaire du karman \ ou mérite, qui reliait son royaume au cosmos, et comme investi, à la fois dans sa personne et dans sa fonction, d'une relation spéciale avec le monde invisible, relation qui rendait sacrés son corps et ses actes. À ce point de vue, le syncrétisme entre l'hindouisme et le bouddhisme semblait être allé beaucoup plus loin en Asie du Sud-Est qu'en Inde même. Les divinités hindoues Indra et Brahmâ n'étaient pas seulement invoquées sur le même plan que les esprits tutélaires locaux, mais leur association ainsi que celle du Buddha avec les cultes des rois avait pu donner lieu à une conception du monarque comme l'incarnation d'une dualité Šiva-Buddha. Régnant sur terre, les rois étaient de ce fait devenus de leur vivant les représentants du divin souverain cosmique, de la nature duquel ils participaient en même temps. Leur qualité de devaràja qui en découlait les rendait comparables à Šiva, Visnu et Indra. De plus, comme aux yeux des populations ils passaient souvent pour être par leur essence divine des buddha imminents, les monarques se proclamaient très naturellement dieux.

* Directeur d'études, École pratique des hautes études, Sciences historiques et philologiques (Paris). 1 . Ou kamma en pâli.

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient, 89 (2002), p. 127-143.

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