LE
STATUT DE MAZARIN DANS L'ÉGLISE
APERÇUS SUR LE HAUT CLERGÉ DE LA CONTRE-RÉFORME1 par Madeleine LAURAIN-PORTEMER
Le concile de Trente, pour réformer l'Église, a notamment souligné l'importance des clercs et de leur statut. Il a restauré la hiérarchie, rétabli la discipline, veillé au recrutement. Cependant, son œuvre a été inégalement ressentie dans les pays catholiques, tant, ont été grandes, parfois insurmontables, par exemple en France, les difficultés de sa réception. A la tête même de la Chrétienté, si les papes n'ont cessé de compléter la législation triden- tine, ils l'ont souvent infléchie, cherchant à parvenir au même but, le succès de la Contre- Réforme, par d'autres voies, rendues nécessaires à leurs yeux par les structures et les mentalités de la société de leur temps. Pour réaliser ces aménagements, le Pape a trouvé un appui incomparable dans le système général du droit canon et dans la conjoncture. C'est ainsi qu'au lendemain du concile de Trente la doctrine des exégètes ultramontains a renforcé l'autorité suprême pour lutter contre les assauts de la Réforme 2. Si
1. Qu'il me soit permis de commencer par exprimer ma vive gratitude à Mgr Charles Lefebvre, auditeur de Rote, qui a bien voulu prendre la peine de relire ce texte et m'a dispensé, ses savants conseils.
Pour abréger, nous n'indiquons que par des sigles les grands dépôts où nous avons travaillé. On a ainsi pour Rome : A. V. (Archivio vaticano), B. V. (Biblioteca vaticana) ; pour Paris : A. É. (Affaires étrangères), A. N. (Archives nationales), B. M. (Bibliothèque Mazarine), В. N. (Bibliothèque nationale).
2. Sur les traits généraux de l'Église, cf. G. Le Bras, Histoire du droit et des institutions de l'Église en Occident. T. I : Prolégomènes (Paris, 1955), x-27i p., et notamment sur ceux de l'Église au xvne siècle, cf. le P. Willaert (S. J.),
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