DOCUMENTS FINANCIERS

CONCERNANT

LES MESURES PRISES PAR ALPHONSE DE POITIERS

CONTRE LES JUIFS

(1268-1269).

Au moyen âge, les Juifs devaient se soumettre à des exactions régulières et irrégulières afin d'acheter la tolérance des princes sur les terres desquels ils résidaient. Les contemporains donnaient le nom de tailles aux exactions ordinaires, impôts dont le montant, fixé à l'avance, se versait par annuités ; et employaient souvent l'expression finance, financiaJudeorum, pour désigner les exactions irrégulières, payées à titre de transaction après un acte de violence exercé par ordre du prince ou, simplement, afin d'éviter une mesure de rigueur. Les Juifs étaient donc une source précieuse de revenus et les souverains besogneux ne l'oublièrent pas. Les jurisconsultes se chargèrent de justifier tous les procédés fiscaux eiii déclarant que le juif ne pouvait rien posséder et que le seigneur pouvait disposer de tout ce qui avait l'apparence d'être la propriété du juif. й : ,

Alphonse de Poitiers, frère de saint Louis, mit cette théorie en pratique avant de partir à la croisade. En 1268, dans tout son domaine, c'est-à-dire dans les sénéchaussées de Poitou, de Sain- tonge, de Rouergue, d'Agenais et Quercy, de Toulouse et Albi, en Auvergne et dans le Comtat-Venaissin, le comte donna l'ordre d'arrêter les Juifs et de saisir leurs biens, ce qui fut fait1. Peu