LE RECRUTEMENT
DE LA LÉGION DE POLICE DE PARIS SOUS LA CONVENTION THERMIDORIENNE ET LE DIRECTOIRE
Les historiens ne se sont intéressés à la Légion de police générale de Paris qu’à partir du moment où, à la suite du mécontentement suscité dans ses rangs par son envoi aux frontières sur l’ordre du Directoire, trois bataillons, travaillés par la propagande babouviste, entrèrent en révolte contre le gouvernement. La Légion de police n’a donc été étudiée jus¬ qu’ici que dans ses rapports avec la conjuration des Egaux. Mais dans quelles circonstances fut-elle créée ? Quel rôle enten¬ dait-on lui faire jouer à Paris ? Et comment, destinée à défendre le gouvernement contre l’émeute, devint-elle à son tour une cause de troubles ? Autant de questions, semble-t-il, négligées. Un examen du recrutement des légionnaires, fondé principalement sur les cartons XK1 et2 (1) et les dossiers indi¬ viduels conservés aux archives du ministère de la Guerre, peut fournir quelques éléments de réponses.
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Dans son rapport sur les événements de prairial an III, Aubry signalait à la Convention que, si les troupes de ligne
(1) Ces deux cartons contiennent une importante correspondance administrative relative à l’organisation par Aubry, puis par Bonaparte, de la Légion de police, et les états, au demeurant incomplets, des deux demi-brigades et de l’escadron de cavalerie qui la composaient. D’autres documents concernent sa suppression en floréal an IV (pétitions de légion¬ naires arrêtés, liste des officiers réintégrés dans l’armée...). Les pièces ne sont pas foliotées. Après la suppression de la Légion, sa cavalerie devait former le 21e régiment de dragons ; ses états sont conservés dans le carton Xe109. Les cartons de la série F9 des archives nationales et ceux de la Préfecture de la Seine (affaires militaires) ne fournissent aucune indication utile. Le carton D/B 359 (corps de troupe ayant assuré la police de Paris) aux archives de la Préfecture de police, est particuliè¬ rement décevant.
