La plaque tombale du bailli Claude
La vie de Claude de Saint-Simon (1694-1777), cousin éloigné et presque fils adoptif du mémorialiste (1), est un étonnant roman d'aventures dont les péripéties causèrent bien du souci au duc. D'abord chanoine de Saint-Victor, puis défroqué, enfui, marié, enfermé au fort de Joux dont il s'évada, puis au donjon de Vincennes, il réussit, grâce à l'intervention de Saint-Simon, qu'il avait pourtant attaqué, à entrer en 1728 dans l'Ordre de Malte, où il accomplit une brillante carrière : général des galères en 1735, bailli en 1736, il devint ambassadeur de l'Ordre en France, logé par le Roi à Versailles et à Fontainebleau et familier de la reine Marie Leczinska. Il assista à Paris et à La Ferté-Vidame aux obsèques de Saint-Simon, qui ne l'avait pas porté sur son testament et ne le cite pas dans les Mémoires. Mort à quatre-vingt-trois ans, survivant à toute sa famille qu'il détestait, il fut enterré dans la co-cathédrale Saint-Jean de Malte, où sa belle pierre tombale rappelle son souvenir, avec les armoiries des Saint-Simon (2).
Georges POISSON Photo Monique Drouard
NOTES
(1) Georges Poisson, «Saint-Simon et le bailli Claude », Cahiers Saint-Simon, n° 2, 1974, p. 1 1-
18.
(2) Cf. Louis de Mas-Latrie, «Notice sur les archives de Malte », Archives des missions
scientifiques, t. VI, 1857, p. 1-240.
57