Les pharmaciens

et la découverte des allumettes et briquets

« Sans les bienfaits du feu, ce frère mystérieux du Soleil, ni foyer, ni tribu, ni vie humaine, n'auraient été possibles. »

J.-E. Lips(I).

Le professeur américain, auquel nous empruntons cette phrase, décrit dans son ouvrage les différents moyens employés par les primitifs pour faire du feu r par frottement dans une rainure ; par sciage ; par rotation, puis avec l'arc-vile- brequin, ensuite avec le vieux briquet à silex qui a inspiré en ces termes notre grand Boileam :

Des veines d'un caillou qu'il frappe au même instant, Il fait jaillir un feu qui pétille en sortant.

Quant aux allumettes soufrées, ainsi définies par le Dictionnaire universel du XIXe siècle :

Les anciennes allumettes étaient de simples bûchettes de bois ou des chéne- vottes trempées par un bout ou par les deux bouts dans du soufre fondu, elles ne donnaient pas elles-mêmes du feu, car on ne pouvait les enflammer qu'en les mettant en contact avec un corps déjà en ignition,

elles semblent connues dès l'Antiquité (2) , et on relève la phrase suivante dans un traité d'alchimie du XIVe siècle :

« Et n'est bon [le soufre] qu'à ces femmelettes qui botellent des allumettes. » (2).

Elles ne constituent, cependant, qu'un progrès très relatif, puisqu'il faut un feu pour pouvoir les utiliser.