MUSIQUES
par FRANÇOIS BENSIGNOR
Françoise Guimbert, la marraine du maloya
Françoise Guimbert a chanté son maloya plein d'enthousiasme et de fraîcheur de l'Europe à l'Australie. Le 7 juin 2003, elle était ainsi heureuse de fêter ses cinquante-huit ans en France, sur une scène du festival Musiques métisses d'Angoulême. De retour de tournée, elle forme un nouveau groupe, élabore le répertoire d'un autre album à paraître en 2004 et enregistre un premier single, "Déboulonné". Bien dans la veine à la fois réaliste, humoristique et tendre de Françoise Guimbert, cette chanson raconte l'histoire d'une femme tombée amoureuse et qui suit son homme comme un petit chien. En rupture avec les arrangements jazzy de Paniandy, ce nouvel album revient aux traditions réunionnaises. Françoise Guimbert y chante un maloya endiablé, mais aussi les mélodies nonchalantes du séga-maloya. On les retrouvera sur le portrait filmé, Françoise Guimbert dans le temps , réalisé fin 2003 par Anna Production (Paris) et RFO Réunion, où la chanteuse apparaît en marraine du maloya féminin avec à ses côtés Nathalie Natiembé et Christine Salem, deux filles qui ont suivi sa voie.
H&M : Connaissez-vous les origines de vos parents ?
Françoise Guimbert : J'ai appris que mon père venait de Côte d'Ivoire et ma mère d'Inde. Chaque année, de jeunes étudiantes et étudiants à l'université viennent chez moi pour découvrir, apprendre et comprendre le maloya. Une de ces étudiantes m'a demandé si elle pouvait écrire ma biographie et elle a recueilli le récit de ma vie. Je crois qu'elle a compris ma vie d'enfant, d'adulte et maintenant de femme âgée. J'en ai été très heureuse. C'est elle qui, à travers ses recherches, a retrouvé les racines de ma famille.
(*) Tournée en Aquitaine : jeudi 25 mars 2004, Scène nationale de Bayonne ; vendredi 26 mars : Oloron-Sainte-Marie ; samedi 27 mars : Saint-Astier ; jeudi 1er avril : Arcachon.
Comment avez-vous rencontré le maloya ?
Le maloya est venu à moi quand j'étais toute petite, à l'âge de cinq ans. J'étais au mariage de mon frère à La Rivière des Roches, vers les Hauts de Saint-Benoît, et j'ai vu des dames qui dansaient. À l'oc¬ casion des mariages, on dresse ce que l'on appelle chez nous une
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