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LA LYRE ET LA CITHARE : LES INSTRUMENTS À CORDES DE LA MUSIQUE ÉTRUSQUE *

On sait la place considérable de l'aulos dans la musique étrusque : c'est l'instrument par excellence en terre tyrrhénienne ; mais cette prépondérance, cette omniprésence, ce premier rôle en toutes ne peut faire oublier qu'à ses côtés les artistes étrusques ont représenté des instruments à cordes, simples ou compliqués, proches de ceux que fournissait la lutherie grecque ou au contraire nettement originaux, qui jouaient en solistes ou qui dialoguaient avec des instruments à vent comme la flûte de Pan (Σϋρι,γξ) ou le double aulos, et qui, parfois même, faisaient partie de véritables orchestres et se trouvaient de la sorte à une place dont l'importance saute aux yeux.

Comme pour l'aulos, les sources documentaires sont avant tout archéologiques, nous dirions même iconographiques. Sans doute au détour d'un texte latin, quelque allusion au jeu des instruments à cordes, et on sait que Cicerón, qui attribuait à des pythagoriciennes l'usage de la lyre, témoigne de son utilisation à Rome vers le milieu du ve siècle :

Nec vero Mud non eruditorum temporum argumentum est, quod et deorum pulvinaribus et epulis magistratuum fides praecinunt.

(Tusculanes, V, 4)

Mais ce ne sont là que des indices bien maigres, transcrits des «Origines» et qui nous paraîtraient de peu de poids si les représentations ne venaient les confirmer.

La nécessité où nous sommes d'étudier les instruments et leur usage uniquement sur des sources figurées nous oblige à une grande prudence. On sait la profonde dépendance de l'art étrusque à l'égard des modèles grecs ; on pourrait soupçonner les artisans étrusques d'avoir