Abstract

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La récente publication de l'Histoire mondiale de la France de Patrick Boucheron a réactualisé un débat sur la mondialité de la culture et de l'histoire françaises. Ses pourfendeurs reprochent à cette vision élargie de l'histoire de France de ne pas tenir compte de certains socles de l'histoire nationale. Nous abordons ici d'autres questions fondamentales: quel est le statut de la France dans la mondialisation? Quel avenir pour l'exception française? Quelle place accorde-t-on au roman national, forme de mise en narration pédagogique d'un pays héroïque?

En effet, cet âpre débat a été mené avec une ardeur nouvelle lors de la création d'un ministère de l'Identité nationale sous Nicolas Sarkozy en 2007 et lors du débat en ligne sur l'identité française qui s'est ensuivi. Les écrivains ont réagi, depuis lors, de multiples manières à ce débat, écrivant de la sorte un autre roman national. Alexis Jenni, dans L'Art français de la guerre, élucide les parts d'ombre des guerres coloniales, Jérôme Ferrari s'interroge, dans Le Sermon sur la chute de Rome, sur la pertinence même de la notion de déclin national, tandis que Magyd Cherfi, dans Ma part de Gaulois, relate sa vision du narratif national depuis sa perspective de fils d'immigrés.

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