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Les Celtes et la formation de l’Empire romain

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Olivier Buchsenschutz*
Affiliation:
Olivier Buchsenschutz, CNRS-ENS

Résumé

La romanisation du monde celtique est un phénomène progressif, étalé dans le temps et dans l’espace. L’archéologie permet de définir aujourd’hui un fonds commun aux cultures continentales et méditerranéennes, puis des emprunts qui sont traduits et intégrés dans l’évolution des cultures nord-alpines, enfin la transformation radicale de ces dernières à partir du IIe siècle avant J.-C., qui ouvre la voie à une culture urbaine. La fusion est réalisable à partir du moment où le système républicain romain des alliances, bousculé par l’ambition des généraux, est remplacé par la politique impériale. Les territoires celtiques septentrionaux sont invités à entrer dans le système, pour peu que les cités acceptent le mode de vie romain et, bientôt, le culte impérial. Les transformations radicales des agglomérations, après une ultime floraison d’oppida, manifestent concrètement cette adhésion. A` travers quelques exemples, on voit que les transformations internes du monde celtique au IIe siècle avant J.-C. ouvraient la voie à une fusion, et que l’idéologie impériale, en Gaule comme dans d’autres provinces plus proches culturellement de l’Italie, la rendaient politiquement possible.

The Romanization of the Celtic world took place progressively, both through time and across space. Archaeological research now allows the identification of common elements shared between continental and Mediterranean cultures, succeeded by borrowings from the South which are adapted for, and then integrated into, the North Alpine culture province. Finally the cultures of this area were radically transformed from the second century BC, making possible the development here of urban-based civilization. Cultural fusion became achievable once the earlier Roman republican system, built around alliances and subsequently undermined by the actions of its ambitious generals, gave way to the politics of Empire. The Northern Celtic territories were invited to adhere to this system, provided only that the civitates adopt the Roman style of life and – shortly thereafter – accept the Imperial cult. The wholesale transformation of the major settlements, following a last floruit of the oppida, provides a concrete demonstration of their acceptance of the new order. By means of selected examples, the case is made that internal developments within the second century BC Celtic world provided the preconditions for fusion, and that the imperial ideology, in Gaul as in other provinces culturally closer to Italy, made it politically possible.

Type
La Révolution et le credit
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2004

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62- Toutes ces considerations sur les etapes de la romanisation n’auraient pu se developper sans une analyse rigoureuse de la chrono-stratigraphie qui, dans les annees 1970, se calait encore sur les evenements historiques (l’evolution des habitats de Bale et la migration des Helvetes, la fin de Manching et le raid de Drusus en 15 avant J.-C.). C’est a partir de discordances evidentes qu’un autre scenario historique a pu etre propose. Voir par exemple Anne colin, , Chronologie des oppida de la Gaule non mediterraneenne, Paris, Editions de la MSH, «Documents d’archeologie francaise-71» 1998;Rieckhoff, Sabine, Suddeutschland im Spannungsfeld von Kelten, Germanen und Romern, Studien zur Chronologie des Spatlatenezeit im sudlichen Mitteleuropa, Trierer Zeitschrift, Beiheft-19, Treves, Rheinisches Landesmuseum Trier, 1995.Google Scholar