Revue générale
Envenimations ophidiennes au Maroc : revue de la littératureOphidian envenomations in Morocco: Review of the literature

https://doi.org/10.1016/j.toxac.2018.07.112Get rights and content

Résumé

Introduction

Parmi les envenimations qui peuvent potentiellement mettrent en jeu le pronostic vital des patients, les envenimations ophidiennes sont tout particulièrement représentées. C’est un problème majeur de santé publique dans les pays en développement. Considéré comme une urgence médicale associée à une morbidité et une mortalité importantes dans de nombreuses pays du monde. Au Maroc, au cours de l’année 2017, 408 cas de morsures de serpent ont été notifiés au centre antipoison avec une létalité de 1,96 %. l’objectif de notre étude est d’étudier les cas de morsures de serpents en portant une attention particulière à la démographie, l’épidémiologie, le profil clinique et leur prise en charge au Maroc.

Méthodes

Les articles contenant les termes (serpent, morsure et Maroc) dans leur titre ou leur résumé ont été sélectionnés dans Pubmed et Toxline. À la lecture des résumés, seuls les articles rapportant des cas et les sériés de cas de morsure de serpent au Maroc ont été retenus. Des références citées dans ces articles et qui n’avaient pas été initialement identifiées ont secondairement été intégrées dans l’analyse.

Résultats

In fine, 15 publications pertinentes ont été identifiées (6 articles décrivant 6 cas et 9 publications analysant 9 séries de 2 à 873 cas). Elles montrent les profils démographiques, épidémiologiques, cliniques et la prise en charge des cas de morsures de serpents au Maroc.

Conclusions

L’immunothérapie antivenimeuse reste le seul traitement efficace pour éviter ou supprimer la plupart des effets toxiques du venin lors des morsures de serpents. Vue la non-disponibilité de l’antivenin, une prise en charge précoce et des mesures de réanimation bien conduites améliorent le pronostic des patients.

Summary

Introduction

Among the envenomations that can potentially put the patient's life at risk, Ophidian envenomations are particularly represented. It is a major public health problem in developing countries. Considered a medical emergency associated with significant morbidity and mortality in many countries around the world. In Morocco, during the year 2017, 408 cases of snakebites were reported to the poison control center with a lethality of 1.96%. The objective of our study is to study the cases of snake bites by paying special attention to demography, epidemiology, clinical profile and their care in Morocco.

Methods

Articles containing the terms (snake, bite and Morocco) in their title or abstract have been selected from Pubmed and Toxline. When reading the abstracts, only articles reporting cases and serials of snakebite cases in Morocco were selected. References cited in these articles that were not initially identified were later incorporated into the analysis.

Results

In the end, 15 relevant publications were identified (6 articles describing 6 cases and 9 publications analyzing 9 series of 2 to 873 cases). They show the demographic, epidemiological and clinical profiles and case management of snake bites in Morocco.

Conclusions

Antivenom immunotherapy remains the only effective treatment to prevent or eliminate most of the toxic effects of venom during snake bites. In view of the unavailability of antivenom, early management and well-managed resuscitation measures improve the prognosis of patients.

Introduction

Une morsure de serpent représente, en cas d’injection de venin, une urgence médicale accompagnée d’une morbidité et d’une mortalité élevées dans de nombreuses régions du monde [1], [2], [3].

Dans les pays de Maghreb, certains auteurs estiment à 100 000 le nombre d’envenimations ophidiennes par an [4], dont 150 évoluant vers le décès du patient.

L’Afrique centrale, le Moyen-Orient, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud sont également touchées. La gravité de l’envenimation est remarquable au Maroc, l’Algérie, et la Tunisie. Cependant, les données épidémiologiques sont souvent rares en raison de sous-déclarations et d’études limitées [4], [5].

Au Maroc, au cours de l’année 2017, 408 cas de morsures de serpent ont été notifiés au centre antipoison soit une augmentation de 16 % par rapport à 2016. La région la plus représentée était Souss-Massa (19,5 %) suivie de la région Draa-Tafilalt (17,04 %), puis la région de Tanger-Tétouan-Al-Hoceima (15,31 %), suivie de la région de Beni Mellal-Khénifra (14,6 %) [6].

Il a été proposé que les mortalités et morbidités dues à l’envenimation des serpents puissent être réduites après la mise en œuvre d’une politique de santé correctement conçue, exigeant des données plus précises sur les incidences de morsures de serpent et les types de serpents présents dans une région géographique particulière. La plupart des auteurs s’accordent sur le fait qu’il est nécessaire de développer des protocoles de traitement pratiques, d’améliorer la formation médicale et de développer une approche marketing pour des antivenins plus récents et de meilleure qualité.

L’objectif de notre étude est d’étudier les cas de morsures de serpents en portant une attention particulière à la démographie, l’épidémiologie, le profil clinique et leur prise en charge au Maroc.

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Matériel et méthodes

Une recherche bibliographique a été parallèlement conduite sur les bases de données Pubmed et Toxline (dernière interrogation le 30 mai 2018). Tous les articles contenant les termes (serpent, morsure et Maroc) dans leur titre ou résumé ont été sélectionnés. Les résumés correspondants ont été lus et tous les articles rapportant des cas ou de séries de cas de morsures de serpents au Maroc ont été sélectionnés. Le texte complet de chacun d’entre eux a été lu et analysé. Certains de ces articles

Résultats

L’interrogation de Medline a sélectionné 21 références dont 13 étaient des publications rapportant des cas ou des séries de cas de morsures de serpents au Maroc ; celle de Toxline a identifié 13 références dont seulement 10 étaient pertinentes. Tous les articles détectés par Toxline l’étaient aussi par Medline. Les listes des références des articles sélectionnés dans Toxline ou Medline a permis d’identifier 2 articles pertinents supplémentaires. Au total, ce sont donc 15 références qui ont été

Discussion

La morsure de serpent est la forme la plus grave d’envenimations [11]. C’est un problème majeur de santé publique dans les pays en développement (Fig. 1).

L’incidence annuelle des morsures de serpent dépasse six millions dans le monde entier. L’Afrique occupe la deuxième position après l’Asie avec 435 000 morsures annuelles dont 20 000 décès par an [21].

Au Maroc, l’envenimation des serpents est considérée comme un grave problème de santé publique. Les données épidémiologiques restent mal connues

Conclusion

Les morsures de serpents, et plus particulièrement de vipères, constituent des urgences médicochirurgicales préoccupantes, responsables d’une très forte mortalité en Afrique.

Les manifestations cliniques et biologiques sont variables et les complications peuvent être mortelles. L’immunothérapie antivenimeuse reste le seul traitement efficace pour éviter ou supprimer la plupart des effets toxiques du venin lors des morsures de serpents. Les antivenins devraient être disponibles dans tous les

Déclaration de liens d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

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