Communication de la SFO
Étude des facteurs associés au fovéoschisis dans la myopie forteFactors linked to foveoschisis in high myopia

https://doi.org/10.1016/j.jfo.2013.11.001Get rights and content

Résumé

But

Étudier les facteurs associés au fovéoschisis dans la myopie forte.

Patients et méthodes

Une étude rétrospective réalisée entre janvier 2010 et juin 2012 a concerné 200 yeux myopes forts (113 patients). Tous les patients ont bénéficié d’un examen ophtalmologique complet, d’une SD OCT (OCT TOPCON 2000) et d’une échographie en mode B.

Résultats

Parmi les 200 yeux examinés, 22 yeux (11 %) avaient un fovéoschisis à l’OCT. L’analyse univariée a mis en évidence cinq facteurs associés au fovéoschisis : l’équivalent sphérique supérieur à 10 dioptries (p = 0,044), la longueur axiale supérieure à 30 mm (p = 0,0028), l’atrophie choriorétinienne maculaire (p = 0,0009), le staphylome postérieur (p = 0,0007) et les anomalies de l’interface vitréorétinienne (p = 0,0002). L’analyse multivariée a mis en évidence trois facteurs indépendamment associés au fovéoschisis : la longueur axiale (OR ajusté, 16,7 ; IC 95 % 1,4–219,7, p = 0,036), l’atrophie choriorétinienne maculaire (OR ajusté, 13,2 ; IC 95 %, 1,3–133,1, p = 0,044) et les anomalies de l’interface vitréorétinienne (OR ajusté, 36,1 ; IC 95 %, 3,5–376,9, p = 0,002).

Conclusion

Notre étude montre que la longueur axiale, l’atrophie choriorétinienne et les anomalies de l’interface vitréorétinienne sont des facteurs indépendamment associés au fovéoschisis dans la myopie forte.

Summary

Purpose

To investigate the factors linked to foveoschisis in high myopia.

Methods

Retrospective study of 113 patients (200 eyes) with high myopia was conducted between January 2010 and June 2012. Subjects underwent a complete ophthalmic examination, spectral domain optical coherence tomography (OCT TOPCON 2000) and ocular echography.

Results

Of the 200 eyes, 22 (11%) had foveoschisis on OCT examination. On the basis of univariate analysis, five variables were associated with the pathologic changes, including spherical equivalent over 10 diopters (P = 0.044), axial length over 30 mm (P = 0.0028), macular chorioretinal atrophy (P = 0.0009), posterior staphyloma (P = 0.0007) and vitreoretinal interface factors (P = 0.0002). In the multivariate analysis, three factors were independently associated with foveoschisis in high myopia: axial length (adjusted OR, 16.7; IC 95% 1.4–219.7, P = 0.036), macular chorioretinal atrophy (adjusted OR, 13.2; IC 95%, 1.3–133.1, P = 0.044), and vitreoretinal interface factors (adjusted OR, 36.1; IC 95%, 3.5–376.9, P = 0.002).

Conclusions

In our study, axial length, macular chorioretinal atrophy, and vitreoretinal interface factors were independently associated foveoschisis in highly myopic eyes.

Introduction

La myopie forte est une des principales causes de baisse de l’acuité visuelle qui touche 2 % de la population générale. Son évolution est souvent émaillée de complications maculaires pouvant aboutir à la cécité [1]. L’examen biomicroscopique du fond d’œil du myope fort se révèle souvent difficile en raison d’un champ d’examen étroit, d’une vision stéréoscopique souvent difficile et d’un faible contraste dû à la pâleur du fond d’œil. La tomographie en cohérence optique (OCT) qui a révolutionné la façon visualisation de l’interface vitréorétinienne et des différentes couches rétiniennes, a révélé d’autres causes de mauvaise vision chez le myope fort en particulier le fovéoschisis.

Le fovéoschisis est une complication relativement fréquente, en particulier chez les myopes forts avec un staphylome myopique postérieur [2]. Il correspond histologiquement à un clivage au sein de la rétine neurosensorielle avec la persistance de contact de la couche des photorécepteurs avec l’épithélium pigmentaire [2]. Cette pathologie, qui n’avait pas été décrite dans la myopie avant l’OCT, n’a aucune traduction angiographique. Le diagnostic clinique biomicroscopique de fovéoschisis n’était fait que dans les cas les plus avancés, où l’examen ophtalmoscopique montrait un aspect microkystique du pôle postérieur [3].

Le but de notre travail est d’étudier les facteurs associés au fovéoschisis dans la myopie forte.

Section snippets

Patients et méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive réalisée entre janvier 2010 et juin 2012 qui a concerné 200 yeux myopes forts de 113 patients ayant une longueur axiale (LA) supérieure à 26,5 mm. Nous avons exclu les patients présentant un glaucome, ayant eu une chirurgie oculaire durant les derniers six mois et les patients présentant une maladie générale.

Cette étude a été menée après consentement éclairé des patients et a reçu l’approbation du comité d’éthique de l’hôpital.

Tous les patients ont

Population globale 113 patients (200 yeux)

L’âge moyen de nos patients au moment de l’examen était de 34,28 ± 11,56 ans. L’équivalent sphérique moyen était de −13,98 ± 3,87 D, la longueur axiale moyenne était de 28,36 mm ± 1,88 mm et la meilleure acuité visuelle corrigée moyenne (MAVC) était de +0,56 log MAR. Un staphylome postérieur était noté dans 115 yeux soit dans 57,5 % des cas.

Patients présentant un fovéoschisis à l’OCT

Parmi les 200 yeux examinés, 22 yeux (17 patients) avaient un fovéoschisis à l’OCT soit une prévalence de 11 %. Il était bilatéral dans 4 yeux (18,1 %). L’âge moyen

Discussion

Dans notre série, la prévalence de fovéoschisis était de 11 %. C’est une complication relativement fréquente, en particulier chez les myopes forts avec un staphylome myopique postérieur. La prévalence de cette affection varie selon les auteurs de 9 à 34 % [3], [4], [5]. Dans les différentes études, la prévalence variait selon les critères d’inclusion c’est-à-dire l’âge des patients, la présence de staphylome et les antécédents de chirurgie oculaire [3], [4], [5].

Le diagnostic biomicroscopique

Conclusion

Le fovéoschisis est une affection assez fréquente chez le myope fort. Plusieurs phénomènes ont été impliqués dans sa physiopathogénie tels que l’existence d’un staphylome postérieur qui entraîne une distension rétinienne, le manque d’élasticité des structures rétiniennes internes, les altérations du pôle postérieur et les anomalies de l’interface vitréorétinienne. Notre étude montre que la longueur axiale, l’atrophie choriorétinienne et les anomalies de l’interface vitréorétinienne sont des

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt en relation avec cet article.

Références (14)

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Communication orale présentée lors du 119e congrès de la Société française d’ophtalmologie en mai 2013.

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