Communication de la SFO
Intérêt de la recherche du cytomégalovirus par polymerase chain reaction dans le syndrome de Posner-SchlossmanCytomegalovirus research using polymerase chain reaction in Posner-Schlossman syndrome

https://doi.org/10.1016/j.jfo.2010.10.008Get rights and content

Résumé

Objectif

Rapporter l’intérêt de la recherche du cytomégalovirus (CMV) par polymerase chain reaction (PCR) appliquée au diagnostic étiologique du syndrome de Posner-Schlossman. Évaluer l’utilité du traitement antiviral par valganciclovir en cas d’infection avérée par PCR.

Patients et méthodes

Une recherche du cytomégalovirus par détection du gène HXFL4 utilisant la PCR en temps réel a été réalisée prospectivement sur des échantillons d’humeur aqueuse issus de patients présumés atteints du syndrome de Posner-Schlossman en complément du bilan d’uvéite hypertensive.

Résultats

Sept patients (deux femmes et cinq hommes âgés de 15 à 56 ans) présumés atteints par le syndrome de Posner-Schlossman ont été prospectivement inclus. Les patients souffraient d’une uvéite hypertensive unilatérale sur un œil blanc, dans un contexte d’hémicrânie avec micro tyndall de chambre antérieure, précipités rétrodescemétiques centraux, discrète anisocorie, sans atrophie ni hétérochromie irienne. L’atteinte était inaugurale dans quatre cas. La recherche de cytomégalovirus par PCR était positive pour cinq d’entre eux, le reste du bilan était négatif pour tous les patients. Les deux patients les plus sévèrement atteints ont bénéficié d’un traitement antiviral oral par valganciclovir avec rechutes systématiques à l’arrêt des antiviraux.

Discussion

La recherche de CMV par PCR dans l’humeur aqueuse, réalisée dans le cadre du syndrome de Posner-Schlossman, permet de poser un diagnostic étiologique positif probable, à défaut d’un diagnostic d’élimination. Le traitement antiviral par valganciclovir peut être utile dans cette indication et devra être évalué dans le futur.

Conclusion

La recherche du cytomégalovirus par PCR sur humeur aqueuse est utile dans la prise en charge des patients présumés atteints par le syndrome de Posner-Schlossman.

Summary

Purpose

To investigate the possible association between cytomegalovirus (CMV) infection and Posner-Schlossman syndrome using PCR. To evaluate the clinical effect of valganciclovir treatment.

Patients and methods

Patients with anterior uveitis associated with suspected Posner-Schlossman syndrome had their aqueous humor prospectively analyzed for viral deoxyribonucleic acid by HXFL4 gene detection using quantitative real-time PCR.

Results

Seven patients (two females and five males from 15 to 56 years old) with clinical signs of Posner-Schlossman syndrome (anterior nongranulomatous hypertensive uveitis with anterior chamber cells, central keratic precipitates, anisocoria, without iris atrophy) were tested. Examinations of the aqueous humor by polymerase chain reaction demonstrated CMV-DNA in five patients and were negative for other herpes viruses in all patients. Two patients were treated with oral antiviral therapy (valganciclovir). Relapses occurred in all cases after cessation of therapy.

Discussion

Aqueous humor analysis by PCR is useful in differentiating between CMV and other herpes viruses and in making a positive etiological diagnosis in anterior hypertensive uveitis. Valganciclovir may be effective in treating CMV anterior uveitis, but its exact role should be determined in larger studies with a longer follow-up.

Conclusion

Cytomegalovirus detection in aqueous humor using polymerase chain reaction is useful in the management of patients with Posner-Schlossman syndrome.

Introduction

Le syndrome de Posner-Schlossman également nommé crise glaucomato-cyclitique a été décrit pour la première fois par Posner et Schlossman en 1948 [1]. Il se manifeste par des poussées récidivantes d’hypertonie intra-oculaire et d’inflammation de chambre antérieure unilatérales survenant par crises. Les patients atteints présentent typiquement de façon isolée et unilatérale une pression intra-oculaire oscillant entre 40 et 60 mmHg (parfois responsable d’un œdème de cornée), un angle irido-cornéen ouvert, un tyndall modéré de chambre antérieure, des précipités rétrodescemétiques fins, à prédominance inférieure et une légère anisocorie (Fig. 1).

Les hypothèses étiologiques avancées pour expliquer ce syndrome de cause obscure ont varié au cours des années. Des associations ont été décrites : avec des facteurs allergiques [2], avec le portage d’Helicobacter pylori [3] ou encore avec des facteurs immunogénétiques tels que le HLA BW 54 [4]. Des modifications des taux de prostaglandines dans l’humeur aqueuse ont été décrites lors des crises [5]. Plus récemment, l’hypothèse d’une étiologie infectieuse liée au cytomégalovirus a été proposée [6], [7], [8].

L’objectif de cette étude est de rapporter l’intérêt de la recherche du génome du cytomégalovirus par PCR en temps réel (real time PCR) effectuée dans l’humeur aqueuse des patients présumés atteints du syndrome de Posner-Schlossman.

Section snippets

Patients et méthodes

Les patients reçus en consultation d’urgence à l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon entre juillet 2007 et janvier 2009, présentant une uvéite antérieure aiguë hypertensive unilatérale suspecte de syndrome de Posner-Schlossman, ont été prospectivement inclus dans cette étude (Fig. 2). Pour chacun d’eux, un bilan d’uvéite antérieure hypertensive a été réalisé incluant au minimum :

  • un examen clinique complet : interrogatoire détaillé, mesure de l’acuité visuelle et de la pression intra-oculaire,

Résultats

Sept patients ont été inclus, cinq hommes et deux femmes, tous immunocompétents, âgés de 15 à 56 ans (moyenne d’âge 38 ans). L’épisode inflammatoire était inaugural pour quatre d’entre eux.

L’hypertonie intra-oculaire était en moyenne mesurée à 44 mmHg (de 38 à 54 mmHg) à l’admission. Les signes d’inflammation présentés par les patients sont résumés dans le Tableau 1. Tous les patients présentaient une immunité sérique ancienne pour le cytomégalovirus (dosage des IgG positif et des IgM négatif).

Discussion

Cette série illustre que la détection du génome du CMV par biologie moléculaire au sein de l’humeur aqueuse des patients présumés atteints par le syndrome de Posner-Schlossman est utile dans la démarche diagnostique étiologique et pourrait présenter un intérêt dans la prise en charge thérapeutique de ces patients.

Le syndrome de Posner-Schlossman est actuellement un diagnostic d’élimination dont l’origine étiologique demeure inconnue. De nombreuses hypothèses ont été formulées par le passé pour

Conflit d’intérêt

Aucun.

Références (10)

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Cited by (0)

Communication orale présentée lors du 115e congrès de la Société française d’ophtalmologie en mai 2009.

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