Elsevier

Archives de Pédiatrie

Volume 22, Issue 3, March 2015, Pages 287-291
Archives de Pédiatrie

Fait clinique
Pyélonéphrite xanthogranulomateuse et pyonéphrose chez un enfant de 4 ansXanthogranulomatous pyelonephritis with pyonephrosis in a 4-year-old child

https://doi.org/10.1016/j.arcped.2014.11.012Get rights and content

Résumé

La pyélonéphrite xanthogranulomateuse est une forme rare de pyélonéphrite chronique peu observée chez l’enfant. Les symptômes sont frustes, ce qui peut retarder le diagnostic. Le diagnostic est histologique mais peut être suspecté sur les images scannographiques. La prise en charge est médicale et souvent chirurgicale, et le pronostic rénal est réservé. Il est donc impératif de faire le diagnostic précocement. Nous rapportons l’observation d’un enfant de 4 ans et demi qui a présenté une pyélonéphrite xanthogranulomateuse à Pseudomonas aeruginosa sauvage, ayant évolué vers une pyonéphrose, suite à une antibiothérapie inadaptée. Cela souligne l’importance de connaître cette pathologie et de ne pas traiter à l’aveugle les infections urinaires.

Summary

Xanthogranulomatous pyelonephritis is a rare form of chronic pyelonephritis observed in only a few cases in children. Symptoms are mild, which explains the delay in diagnosis. Diagnosis is based on histology but can be suspected on CT. The treatment is medical and often surgical, with an uncertain renal prognosis. It is therefore imperative to diagnose early. We report the case of a 4-year-old child who presented with xanthogranulomatous pyelonephritis caused by Pseudomonas aeruginosa, which evolved into pyonephrosis, due to inadequate antibiotic therapy. This highlights the importance of understanding this disease and not treating urinary tract infections blindly.

Introduction

La pyélonéphrite xanthogranulomateuse (PX) est une forme rare de pyélonéphrite chronique qui affecte le plus souvent la femme d’âge moyen et rarement l’enfant [1], [2], [3]. Le diagnostic est difficile car les symptômes sont frustes et non spécifiques [1], [2], [3]. La physiopathologie de cette affection est mal connue. Le principal facteur favorisant est l’obstruction chronique de la voie excrétrice, le plus souvent par une lithiase ou une sténose congénitale chez l’enfant [1], [2], [3]. Le diagnostic de PX peut être suspecté sur les images scannographiques [1], [4], [5], [6] mais le diagnostic définitif repose sur l’examen histologique [1], [2], [3], [7], [8], par la mise en évidence au sein du parenchyme rénal d’un granulome inflammatoire infiltrant composé de cellules xanthomateuses caractéristiques [1]. La prise en charge est médicale [1], [2], [3], [6], [9] et souvent chirurgicale par néphrectomie élargie dans la forme diffuse [2], [6], [10], [11], [12], [13]. Le pronostic fonctionnel est réservé, l’évolution vers l’insuffisance rénale étant possible [1], [2], [6], d’où l’importance de la connaissance de cette affection. Nous rapportons l’observation d’un enfant âgé de 4 ans et demi qui a développé une PX à Pseudomonas aeruginosa sauvage.

Section snippets

Observation

Cet enfant âgé de 4 ans et demi, sans antécédent, a été adressé au service d’accueil des urgences (SAU) par son médecin traitant pour une suspicion de pyélonéphrite résistante à deux cures d’antibiothérapie depuis un mois. La symptomatologie initiale avait associé une fièvre élevée avec des pics de température à 39,5 °C et des lombalgies gauches pendant une semaine suivis pendant trois semaines d’un fébricule à 38 °C avec altération de l’état général (perte de poids de 2 kilogrammes). Deux

Discussion

La PX est une forme rare d’infection chronique du parenchyme rénal, évoluant à bas bruit. Sa définition est histologique : association de lésions de pyélonéphrite chronique et de granulomes faits d’éléments lymphoplasmocytaires, de polynucléaires et de nombreuses cellules xanthomateuses à noyau central et à cytoplasme spumeux chargé de lipides [1], [8]. Il en existe deux formes, l’une diffuse correspondant à une pyonéphrose et l’autre focale d’allure pseudo-tumorale [1], [2], [3], [7]. La

Conclusion

Ce cas clinique souligne l’absolue nécessité d’avoir une culture fiable des urines et une antibiothérapie adaptée, sinon de savoir l’interrompre pour refaire un ECBU.

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Références (15)

There are more references available in the full text version of this article.

Cited by (2)

  • Xanthogranulomatous pyelonephritis in a paediatric cohort (1963–2016): Outcomes from a large single-center series

    2018, Journal of Pediatric Urology
    Citation Excerpt :

    The most frequent growths, representing more than two thirds of the total, were Proteus spp. and E. Coli, which is consistent with other articles published to date [2,10,12,15,20–22]] Antibiotic treatment should be started empirically pending sensitivity results, not only to treat the UTI but, even more importantly, to limit the extent of the inflammatory-infectious process, and should be continued throughout the entire perioperative period; there is no consensus, however, as to the duration of antibiotic therapy, while the choice of antibiotic should be aimed toward covering the most frequently identified bacteria and should be adjusted once sensitivities are obtained [8,9,14,23]. Although the medical treatment has been reported as a successful treatment for XGP in isolated cases, most professionals consider it ancillary to surgical treatment [6,8,9,16,24].

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