Le Mané Lud en sauvetage (Locmariaquer, Morbihan). Enregistrement et restitution de signes gravés dans une tombe à couloir néolithiqueThe Mané Lud in rescue (Locmariaquer, Morbihan). Recording and restoration of signs engraved in a neolithic passage tomb
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Problématique, objectifs, réalisation
Cette nouvelle convention de recherche se place dans la continuité des précédents programmes qui avaient permis, avec les mêmes partenaires (DRAC et SRA de Bretagne à Rennes, CNRS et Laboratoire de Préhistoire et Protohistoire de l'Ouest de la France à l'université de Nantes) et des moyens financiers identiques, d'établir un récapitulatif des gravures néolithiques récemment découvertes dans la région du Golfe du Morbihan. Ces opérations avaient permis de prolonger nos précédents essais
Historique des recherches sur les gravures du Mané Lud
Malgré une intervention précoce à la Table des Marchands voisine où les gravures de la stèle de chevet sont repérées par les fouilleurs en 1811, il faut attendre S. Ferguson3 pour que soient enfin mentionnées par écrit les gravures du Mané Lud dans une communication donnée en 1863 à l'Académie royale d'Irlande (id. Fergusson, 1864).
Les fouilles menées
Les difficultés rencontrées. Leurs causes
Quatre séries de problèmes sont apparues durant l'étude sur le Mané Lud ; en faire une description fidèle n'apparaît pas devoir être inutile tant il est vrai que l'expérience acquise en ce domaine pourra fort utilement profiter à tous ceux qui pourraient ultérieurement s'intéresser au sujet.
Distribution des stèles gravées
Neuf orthostates conservent des gravures : trois dans le couloir, cinq dans la chambre dont un en grande partie occulté (Fig. 4).
Deux orthostates sont en orthogneiss (no 20 et 5) à la lointaine origine (bassin oriental du Golfe, à 10 km de là), tandis que le no 4 est en migmatite dont la source la moins éloignée se trouve à la pointe de Kerpenhir sur la même commune de Locmariaquer (Le Roux et al., 1996).
L'origine lointaine de l'orthogneiss, la nature tabulaire des dalles extraites, leur
Nous distinguerons, comme de coutume, deux types principaux de gravures
La première manière est uniquement représentée par la stèle 1 où la grande figure, en dégageant le corps de la représentation par enlèvement de matière au moyen d'un très large trait piqueté, donne cette impression d'une mise en relief. La bande ainsi enlevée présente un bord abrupt sur le côté interne, traçant ainsi fermement la limite de la figure, tandis que le bord opposé est en pente douce pour rattraper progressivement la surface de la roche. Cette dissymétrie est ici plus évidente encore
La stèle 1 (Figs. 5–7)
C'est une stèle en granite de Carnac, plus large que haute dans son implantation actuelle. Le sommet, en partie porteur, a subi de nombreux éclatements, soit au moment de la pose de l'immense dalle de couverture, soit par volonté humaine de calibrer l'arête devant supporter cette dalle.
L'altération de la surface est plus importante sur sa partie gauche, au détriment de la gravure, laissant supposer que cette zone fut à l'origine davantage exposée aux intempéries et non pas le résultat d'un
Pour un sauvetage des signes gravés
Au terme de cette campagne, au-delà de ces batteries de mesures, il nous semble cette fois opportun de ne pas laisser de tels résultats en milieu du chemin parcouru mais de plaider encore une fois en faveur de la réalisation d'un nouveau Corpus des signes gravés du Morbihan (puis de Bretagne). On le sait, en théorie protégées par un statut de Monument Historique qui s'applique mieux dans les faits à une cathédrale ou à un château de la Loire, ces stèles et tombes ouvertes à tous les vents,
Références (36)
- et al.
Tertres et pierres dressées
- et al.
La pierre décorée du caveau et les gravures régionales nouvellement découvertes
- et al.
Quelques Dolmens ornés du Morbihan. Essai de déchiffrement de leurs décorations. Préhistoire, 13
(1959) Du réemploi des dalles gravées à la sexualisation des signes. Petite histoire de la recherche
Barnenez
La Navigation de pierre. Une représentation du voyage sur les stèles armoricaines du Ve millénaire
Un pour tous, tous contre un… Symboles, mythe et histoire à travers une stèle morbihannaise du Ve millénaire
Pigeon-vole ! Reconnaissance d'une gravure armoricaine du Ve millénaire
Bulletin de la Société Préhistoire Française
(2005)- et al.
Archiving Neolithic heritage
- et al.
La Forme d'une chose
Construction et déconstruction des surfaces sur les temps. Enregistrement et représentation de stèles gravées. Le Bronzo en Locmariaquer et Vieux Moulin en Plouharnel (Morbihan)
Revue Archéologie de l'ouest
Sculptures lapidaires et signes gravés des dolmens dans le Morbihan
Recueil des signes sculptés sur les monuments mégalithiques du Morbihan relevés et réduits au pantographe
Dits et écrits. Tome IV (1980-1988)
Étude sur le Mane-Lud en Locmariaquer
Barnenez, Carn, Guennoc. Travaux du Laboratoire d'Anthropologie Préhistoire
Note on Locmariaquer
Proceeding of the Royal Irish Academy [B]
How the SunGod reached America c.2500 BC. A guide to megalithic sites
Cited by (5)
Intuition and analysis in the recording, interpretation and public translation of Neolithic engraved signs in western France
2015, Digital Applications in Archaeology and Cultural HeritageCitation Excerpt :When our 2000 paper concerning this change of paradigm was published, the engraving on the capstone of the Mané Lud dolmen, which had up to then been considered an anthropomorphic figure (Fig. 3), had not yet been recognised as it is today. But it was thanks to the recording techniques (rotating lighting and lasergrammetry) that the cetacean motif on the eroded orthostat was revealed, validating our hypothesis (Cassen et al. 2005). And yet, we must wonder whether we would have been able to visualise the animal in such a short period of time if our interpretation (our intuition plus its elaboration) had not already influenced the way we planned the technical recording.
Recording art on neolithic stelae and passage tombs from digital photographs
2010, Journal of Archaeological Method and Theory