Le staging endoscopiqueEndoscopic staging

https://doi.org/10.1016/S1877-1203(12)70291-4Get rights and content

Résumé

La détermination précise de l'atteinte médiastinale dans le cancer broncho-pulmonaire non à petites cellules a des implications thérapeutiques et pronostiques majeures. Si la chirurgie demeure la technique invasive de référence, deux nouvelles techniques endoscopiques ont été développées et ont bouleversé la pratique actuelle. L'échographie œsophagienne et bronchique sont des techniques peu invasives, réalisables sous anesthésie locale en ambulatoire, sans complications significatives. Elles permettent de guider la ponction en temps réel des ganglions médiastinaux (hilaires) avec des performances excellentes qui les positionnent comme des alternatives à la chirurgie. Les explorations médiastinales chirurgicales demeurent indiquées lorsque la prévalence de l'atteinte ganglionnaire médiastinale est faible ou lorsque l'EBUS et/ou l'EUS sont non contributifs.

Summary

Mediastinal staging of non-small cell lung cancer has major therapeutic and prognostic implications. Invasive surgical staging remains the gold standard but two recent endoscopic techniques have been introduced and have challenged the surgical techniques. Endoscopic ultrasound (EUS) and endobronchial ultrasound (EBUS) are minimally invasive techniques that can be performed ambulatory under local anesthesia and are safe. These techniques allow real-time guided aspiration of mediastinal (hilar) lymph nodes with excellent accuracy and should be considered as alternatives to surgical staging. Surgical assessment remains indicated when the prevalence of lymph node involvement is low or when EBUS or EUS show negative results.

Introduction

L'établissement du stade du cancer bronchique est une étape fondamentale qui va déterminer le type de traitement et le pronostic de la maladie. L'approche diagnostique de l'atteinte ganglionnaire médiastinale dans le cancer bronchique non à petites cellules est variable et fonction de la présentation initiale et des habitudes locales.

Dans le cadre de l'évaluation par imagerie, la suspicion d'atteinte ganglionnaire a d'abord reposé sur des critères radiologiques de taille avec une exploration invasive proposée lorsque le petit diamètre en tomodensitométrie est au-delà du centimètre. Certaines équipes, en raison des faibles sensibilité et spécificité de ces critères de taille radiologique, avaient pratiquement généralisé l'exploration invasive du médiastin, même radiologiquement « normal » [1]. Avec l'introduction de la tomographie en émission de positron (TEP), cette exploration s'est limitée à la confirmation des ganglions suspects en TEP au niveau médiastinal (N2 et/ou N3), situations où un traitement multimodal est actuellement privilégié. Des indications additionnelles comprennent des médiastins négatifs en imagerie TEP mais associés à un risque significatif d'extension ganglionnaire néoplasique (faux négatifs N2/N3 potentiels de la TEP) comme les tumeurs centrales, les atteintes ganglionnaires N1 suggérées par la TEP, les tumeurs qui captent faiblement le traceur, ou encore les ganglions médiastinaux dont la taille excède 15 mm [1].

L'étalon-or de l'exploration invasive du médiastin demeure l'abord chirurgical, la médiastinoscopie axiale cervicale et ses variantes (médiastinoscopie antérieure, cervicale étendue,…) ou la thoracoscopie. Ces explorations invasives sont toutefois grevées d'une morbidité (environ 2 %), nécessitent un chirurgien thoracique expérimenté et souvent une hospitalisation qui a un coût [2]. L'échographie endoscopique linéaire œsophagienne (EUS, endoscopic ultrasound) et bronchique (EBUS, endobronchial ultrasound) ont révolutionné l'exploration invasive du médiastin.

Section snippets

Le développement de l'échographie linéaire, œsophagienne (EUS, endoscopic ultrasound) et bronchique (EBUS, endobronchial ultrasound)

Les gastroentérologues disposent depuis plusieurs années d'endoscopes à tête échographique convexe qui fournissent une image échographique planaire dans l'axe longitudinal de l'endoscope et qui permettent une ponction à l'aide d'une aiguille cytologique avec contrôle par imagerie en temps réel. Le développement de l'échographie par voie bronchique a été plus lent en raison de la plus petite taille des voies aériennes nécessitant une miniaturisation plus importante. L'avènement récent de

L'échographie linéaire, œsophagienne (EUS, endoscopic ultrasound) et bronchique (EBUS, endobronchial ultrasound) en pratique

Toutes deux sont des techniques peu invasives réalisées idéalement en ambulatoire, sous une surveillance minimale qui comprend le suivi du rythme cardiaque et de l'oxymétrie de pouls [4]. Dans la mesure où l'examen échographique s'accompagne de ponctions, des médicaments comme la warfarine ou le clopidogrel doivent être interrompus une semaine auparavant. Idéalement, ces examens sont réalisés sous oxygène à un débit d'un ou deux litres par minute, délivré à l'aide de lunettes nasales. Les

L'efficacité de l'EUS et de l'EBUS dans le staging médiastinal initial du cancer broncho-pulmonaire

Une méta-analyse récente qui rassemble 18 études utilisant l'EUS [10] montre pour cette technique d'évaluation une sensibilité et spécificité globales de 83 % et 97 %. La sensibilité était de 90 % pour les 8 études où la sélection était basée sur la présence d'adénomégalies en tomodensitométrie thoracique. Dans l'exploration du médiastin normal en tomodensitométrie (4 études), la sensibilité poolée était moins bonne (58 %) suggérant que la petite taille des ganglions réduit les performances,

L'efficacité de l'EUS et de l'EBUS dans le staging médiastinal du cancer broncho-pulmonaire après un traitement d'induction

De manière rétrospective, il apparaît que les patients avec atteinte ganglionnaire médiastinale qui répondent à un traitement d'induction sont ceux qui bénéficient le plus de la chirurgie. Même si les données sont insuffisantes pour recommander une réévaluation invasive du médiastin après induction, un nombre limité d'études ont testé l'efficacité de l'EUS et de l'EBUS dans ces circonstances avec des résultats moins bons que ceux que nous connaissons lors de l'exploration initiale [24,25]. En

EBUS, EUS, sous-type histologique et biologie moléculaire

Depuis quelques années, il est de plus en plus évident que l'analyse histologique précise et le typage moléculaire des cancers broncho-pulmonaires non à petites cellules sont importants pour choisir le traitement le plus approprié. Même si des micro-biopsies sont parfois présentes et que des prototypes de pince à biopsie transbronchique sont en développement, l'essentiel du matériel est cytologique et le pneumologue doit s'entendre avec son anatomopathologiste/ cytologiste pour définir le

Déclarations d'intérêts

Les auteurs ont déclaré n'avoir aucun conflit d'intérêts pour cet article.

Références (28)

Cited by (0)

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