Aspect thérapeutiqueLa prescription de psychotropes : une question posée à la parentalitéPsychotropic drugs prescription: a question for parenthood☆
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Présentation clinique
Jean est adressé à l’âge de 6 ans à la consultation du service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (Supea) par son pédiatre en raison de troubles du comportement et de l’attention rendant sa scolarisation problématique. C’est un enfant qui ne tient pas en place, il est malhabile et brusque dans ses activités manuelles, trébuchant à tout moment. Sur le plan relationnel, son contact s’avère extrêmement difficile et désordonné avec ses pairs, il ne tolère aucune limite
Histoire d’une prescription
La famille a saisi très favorablement la « perche médication » comme un moyen susceptible d’améliorer les résultats scolaires de l’enfant au cours de sa dernière année au CTJE. Afin de discuter de ce traitement (méthylphénidate), la psychologue institutionnelle qui suivait la famille a invité le médecin assistant à participer aux entretiens où cette question devait être abordée. Voici en guise de fil rouge, les phrases clés du discours parental et de celui de Jean, mêlées à la réflexion du «
Discussion
La prescription d’un psychotrope a été pour cette mère et dans une moindre mesure, ce père une réelle question posée à leur parentalité. La médication a mis en lumière, comme grossi à la loupe, les modalités d’interaction mère– (père)–fils et a interrogé directement les mythes étiologiques des parents quant aux troubles de Jean. À savoir, la prise de médicaments de la mère pendant la grossesse et l’hérédité : cette génétique qui s’est transmise du grand-père à la mère puis de la mère à son
Conclusion
R. Cahn [4] concluait sa réflexion sur la prescription médicamenteuse en hôpital de jour par ces mots : « Tout acte de prescription, comme ses effets, peut revêtir les significations les plus inattendues. Tout le problème est d’éviter autant le Charybde du soupçon systématique quant aux sens inconscients de tout acte médical et le risque alors d’une abstention dommageable au patient, et le Scylla du déni ou du refus de toute interrogation sur la signification d’un tel type de prescription, au
Références (12)
- et al.
The meaning of psychotropic medications for children, adolescents, and their families
J Am Acad Child Adolesc Psychiatry
(2000) - et al.
Approches thérapeutiques par la vie quotidienne dans un Hôpital de Jour pour Enfants
Acta Paedopsychiat
(1993) Aux sources de l’expérience
(1979)La psychopharmacologie : les mots, les drogues et l’esprit
Évol Psychiatr
(1966)La prescription en hôpital de jour : réflexions d’un psychanalyste
Adolescence
(1990)- et al.
De l’anamnèse à la capacité de rêverie. Place des « mythes éthiologiques » dans la prise en charge en Centre Thérapeutique de Jour d’un enfant gravement déprimé
Psychothérapies
(1999)
Cited by (0)
- ☆
Communication présentée lors du troisième congrès de l’Association européenne de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, 2 juin 2001, Lisbonne, Portugal.