Analyse de la littératureToxine botulique A et douleurs musculosquelettiquesBotulinum toxin A and musculoskeletal pain
Introduction
Les propriétés myorelaxantes de la toxine botulique A (TBA), corroborées par les résultats encourageants des premiers travaux témoignant de l’action antalgique des injections topiques de TBA chez des patients souffrant de dystonie ou de spasticité focale, ont suggéré la pertinence du recours aux injections intramusculaires de TBA dans l’arsenal thérapeutique des douleurs d’origine musculosquelettique [16]. L’objectif de cet article est de faire une mise au point sur les différentes indications antalgiques des injections de TBA proposées dans le domaine des maladies musculosquelettiques. Nous tenterons d’évaluer l’intérêt potentiel de ce traitement et de souligner les indications qui semblent pertinentes.
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Méthode
La base de donnée consultée pour la réalisation de cette revue de la littérature est Medline. Les mots clés étaient initialement douleur et toxine botulique. L’ensemble des articles rapportant des douleurs en rapport avec une affection neurologique de type dystonie ou spasticité, ceux traitant des douleurs céphaliques (spécifiquement abordés par ailleurs, dans ce numéro), les revues de la littérature, les articles centrés sur la physiopathologie de l’antalgie provoquée par la toxine botulique,
Résultats
Trois cent dix-sept articles ont été initialement répertoriés, 240 étaient centrés sur le traitement des douleurs en rapport avec un désordre neurologique, 65 concernaient des céphalées, 1 rapportait une technique d’injection de la toxine botulique sans détailler les paramètres du suivi clinique et 1 dernier était une observation clinique isolée. Douze articles concernant le traitement des douleurs musculosquelettiques ont été retenus et font l’objet de l’analyse présentée. Quatre indications
Discussion
Plusieurs hypothèses physiopathologiques semblent pouvoir être avancées pour expliquer l’antalgie apportée par les injections de TBA dans les douleurs musculosquelettiques. La plus communément admise est que l’effet antalgique de la TBA est une conséquence de son effet myorelaxant mettant au repos les structures musculotendineuses concernées. Cette hypothèse semble pouvoir expliquer les résultats positifs obtenus dans les essais cliniques portant sur le traitement de pathologies
Conclusion
Le faible nombre d’études contrôlées étudiant l’efficacité antalgique de la toxine botulique dans les douleurs musculosquelettiques rend difficile l’interprétation des résultats obtenus. Néanmoins, dans certaines pathologies dont la physiopathologie repose sur la présence d’une contracture musculaire, les résultats positifs des premiers essais cliniques méritent d’être confirmés par de nouvelles études.
Références (20)
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Botulinum toxin type A use in piriformis muscle syndrome: a pilot study
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