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Les signatures moléculaires commerciales : quelle utilité clinique ?Molecular signatures of breast cancer: What clinical utility?

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Résumé

La place des signatures moléculaires dans la prise en charge adjuvante des cancers du sein reste un sujet largement débattu. Les discussions doivent tenir compte des modalités de validation scientifique, de l'impact sur les pratiques, des bénéfices attendus ainsi que des questions de financement. Cet article présente les arguments clés nécessaires pour une utilisation raisonnée des signatures moléculaires commerciales.

Summary

The role of molecular signatures in the adjuvant management of breast cancer remains a debated topic. Discussions should take into account the level of scientific validation, the impact on practice, the expected benefits and financing issues. This article presents the key points for a rational use of commercial molecular signatures.

Section snippets

Qu'est-ce que l'« utilité clinique » d'un biomarqueur ?

Il s'agit d'une entité bien définie par l'Evaluation of Genomic Applications in Practice and Prevention (EGAPP, www.egappre-views.org/about.htm), qui propose depuis 2004 une évaluation objective stricte des biomarqueurs dans le domaine de la santé, avec des niveaux de preuve. Les critères EGAPP évaluent la validité analytique d'un test, totalement indispensable, puis sa validité clinique et enfin son utilité clinique, distincte de la validité (un test peut être valide mais ne servir à rien, par

Niveaux de preuve actuels des signatures moléculaires commerciales sur leur objectif principal : la survie sans métastase à 10 ans

Les différentes signatures moléculaires commerciales de première puis de seconde génération ont été développées dans l'objectif de mieux définir le pronostic de femmes atteintes de cancers du sein localisés et de désescalader les indications de chimiothérapie adjuvante [5, 6, 7, 8, 9]. Ces tests ont ensuite été évalués pour nombre d'entre eux concernant leur capacité à prédire le bénéfice de la chimiothérapie adjuvante [10].

Les tests commerciaux disponibles, présentés de façon résumée dans le

Signatures moléculaires : une utilité clinique, oui, mais dans toutes les situations ?

Le test 70 gènes Mammaprint® a été développé dans l'ensemble des cancers du sein sans distinction. Les autres tests ont été développés dans les cancers du sein localisés positifs pour le récepteur aux œstrogènes et négatifs pour HER2, situations correspondant à un besoin médical fort de désescalade de chimiothérapie. Les tests de seconde génération comme Endopredict® ont été développés pour intégrer les données cliniques et les variables conventionnelles afin de raffiner le pronostic et la

Définition de sous-types moléculaires

Seul Prosigna/PAM50™ a été développé pour identifier à la fois un pronostic (Recurrence score ROR) et permettre la classification en sous-types moléculaires dérivés des premières descriptions de Perou et al. [7, 16] : cancers du sein luminaux A et B, basal-like, HER2. À ce jour, aucune valeur ajoutée clinique n'a été démontrée ou même suggérée à la détermination des sous-types de cette manière ou d'une autre. Cette approche des sous-types ne peut donc être utilisée pour l'instant qu'en

Coûts de santé

Les premières études médico-économiques suggéraient un bénéfice financier potentiel pour les autorités de santé, à l'utilisation large de tests génomiques décisionnels en situation adjuvante chez des femmes atteintes de cancer du sein localisé. Cependant, les données ultérieures montrent que ces « bénéfices » sont hautement dépendants du modèle de financement de la santé du pays (coûts de chimiothérapie beaucoup plus élevés aux États-Unis) et surtout qu'avec les drogues standard de

Références (20)

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Cited by (2)

  • Imperfect biomarkers for adjuvant chemotherapy in early stage breast cancer with good prognosis

    2020, Social Science and Medicine
    Citation Excerpt :

    National professional associations (Harris et al., 2016; Senkus et al., 2013) do not consider any of these biomarkers as providing a fully reliable information to dictate prescription. Their difficulty to reach an international consensus on the biomarker clinical utility (Azim and al 2013; Delaloge et al., 2015) further illustrates the important uncertainty that surrounds them. Our study further focus on three biomarkers, chosen for their wide usage and/or for the existence of a controversy on their usage: Ki-67, uPA/PAI-1 and genomic signatures.

Déclaration d'intérêts : Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article.

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