La promontofixation par laparotomie (PFL) a démontré son efficacité dans le traitement du prolapsus sur un grand nombre de patientes et avec un recul important. La technique laparoscopique reproduit les mêmes temps opératoires avec une morbidité réduite et bénéficie depuis peu du développement de l’assistance robotique. De nombreuses variantes techniques se sont développées autour de cette intervention et rendent parfois difficile l’analyse des résultats. L’objectif de cet article est d’établir des recommandations pratiques à partir des données de la littérature sur les différents aspects techniques opératoires.
Ce travail s’appuie sur une revue exhaustive de la littérature concernant les méta-analyses, essais randomisés, registres, revues de la littérature, études contrôlées et grandes études non contrôlées publiés sur le sujet. Les recommandations ont été élaborées par un groupe de travail multidisciplinaire puis relues et amendées par un groupe de relecteurs également multidisciplinaire (urologues, gynécologues, gastro-entérologues et chirurgiens). La méthodologie suit au mieux les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) avec un argumentaire scientifique pour chaque question (accompagnée du niveau de preuve [NP] et les recommandations, gradées (A, B, C et accord d’experts) et validées à l’issue de la phase de relecture.
Lors d’une cure de prolapsus génito-urinaire par promontofixation associant hystéro- et vaginopexie antérieure, il n’y a pas d’argument pour mettre systématiquement une prothèse postérieure inter-rectovaginale en prévention du risque de rectocèle secondaire (grade C). En l’absence de colpocèle postérieure, le bénéfice apporté par la prothèse postérieure n’est, en effet, pas établi (NP3). Le traitement par mise en place d’une prothèse (postérieure) des rectocèles, élytrocèles et entérocèles est mal évalué (NP3), il n’est donc pas possible de se prononcer sur leurs résultats dans ces indications (accord professionnel [AP]). Les indications consensuelles de la rectopexie ventrale laparoscopique sont représentées par le prolapsus du rectum symptomatique (grade C), dont les résultats anatomiques et fonctionnels sont les mieux évalués (NP3). Il n’existe aucune donnée comparative de qualité qui permette de conclure sur le mode et le type de fixation des prothèses de promontofixation. Nous ne pouvons que rapporter les usages les plus courants sans autre conclusion. La fixation de la prothèse antérieure à l’isthme utérin et à la paroi vaginale antérieure est faite le plus souvent à l’aide de fils et au promontoire à l’aide de fils non résorbables. La grande majorité des auteurs conseille d’effectuer une péritonisation des prothèses pour limiter le risque d’occlusion postopératoire. Il est recommandé d’utiliser des prothèses non résorbables de type I (polypropylène macroporeux) ou de type III (polyester) et de ne plus utiliser les prothèses de type II (polytétrafluoroéthylène [PTFE], silicone) (grade C) en raison d’un taux élevé d’érosion prothétique en utilisant ces matériaux : PTFE (9 %) ou silicone (19 %) (NP3). En raison de résultats anatomiques inférieurs à court et moyen termes (NP2), l’utilisation de prothèses biologiques n’est pas recommandée (grade B). Les résultats anatomiques et fonctionnels ne sont pas différents entre laparotomie et cœlioscopie (NP1), mais la comparaison des résultats à long terme entre les deux voies n’est pas établie. La cœlioscopie permet une réduction des pertes sanguines, de la durée d’hospitalisation et de convalescence (NP1), et la gravité des complications postopératoires est supérieure en laparotomie. La voie cœlioscopique est donc recommandée lorsqu’une promontofixation est indiquée (grade B). Lors de la promontofixation cœlioscopique, il n’a pas été montré de différence de résultats anatomique, et fonctionnel, que l’on ait recours ou non à une assistance robotique (NP2). Cette dernière n’améliore pas les suites postopératoires et ne diminue pas le taux de complications par rapport à la cœlioscopie (NP3). Il ne peut donc être actuellement recommandé l’assistance robotique par rapport à la cœlioscopie classique lors de la réalisation d’une promontofixation (grade B).
La technique de promontofixation utilisant des prothèses non résorbables permet de traiter les prolapsus des organes pelviens avec des bons résultats, avec peu de complications y compris en termes d’exposition et d’infection de prothèses. Elle est considérée à ce titre comme la technique chirurgicale de référence à laquelle toutes les autres techniques de correction des prolapsus devraient se comparer. Il paraît donc important d’établir des recommandations claires sur les nombreuses variantes techniques opératoires qui se sont développées autour de cette intervention.
© 2016 Publié par Elsevier Masson SAS.
Open sacrocolpopexy have demonstrated its efficiency in surgical treatment of pelvic organ prolapse with an important backward on a large number of patients. Laparoscopic sacrocolpopexy reproduced the same surgical technique with reduced morbidity and may benefits from the recent development of robotic. Numerous technical variants have been developped around the original procedure but results seems not ever equivalent. Our objectives are to establish practical recommendations issues from the data of the litterature on the various technical aspects of this technique.
This work leans on an exhaustive lecture of the literature concerning meta analyses, randomized tries, registers, controlled studies and the largest non controlled studies published on the subject. Recommendations were developed by a multidisciplinary workgroup then reread and amended by an also multidisciplinary group of proofreaders (urologists, gynecologists, gastroenterologists and surgeons). The methodology follows at best the recommendations of the HAS with a scientific argument for every question (accompanied with the level of proof, NP) and the recommendations, the officers (In, B, C and agreement of experts) and validated at the end of the phase of review.
Surgical treatment of uro-genital prolapse by abdominal route classically associated hystero and anterior vaginopexy on the sacral ligament with a synthethic mesh. There are no argument to systematically associated a posterior vaginopexy to prevent secondary rectocele (level C). The consensual indication of laparoscopic rectopexy is represented by symptomatic rectal prolapse, the anatomical and functional results of which are the best estimated (level C).
The surgical treatment of rectocele, elytrocele and enterocele with a posterior vaginopexy is not well estimated (level 3). Thus, it is not possible to conclude on the results of a posterior vaginal fixation with a mesh in these indications (AP). In the absence of colpocèle, the interest brought by the posterior vaginal mesh is not established (level 3). There is no comparative studies which allows to conclude on the type and mode of fixation of the prostheses of sacrocolpopexy. We would only report the most common practices without other conclusion. The anterior mesh is usually fixed upper on the anterior part of uterus cervix and lower on the anterior vaginal wall. These fixations are most of the time made by suture and on the promontory with non absorbable suture. The great majority of the authors recommend to make a peritonisation of prostheses to limit the risk of post-operative occlusion. It is now recommended to use only 2 kind of not absorbable prostheses: type I (macroporous polypropylene) or type III (polyester) and not to use any more prostheses type II (PTFE, Silicone) (level C) because of a high rate of mesh erosion: PTFE (9 %) or Silicone (19%) (level 3). Biological prostheses are no more recommended, because of short and medium-term lower anatomical results (level B).
Anatomical and functional results are not stastistically differents between laparotomy and coelioscopy (NP1) but the comparison of tong-term results between both ways is not yet established. Coelioscopy allows significant reduction of blood losses, hospital stay and return to normal activity (level 1). Furthemore, there is a higher level of post-operative complications in laparotomy (level 1). When sacrocolpopexy is indicated, coelioscopy is thus recommended (level B).
During coelioscopic sacrocolpopexy, anatomical and functional result have not shown any significance difference when using or no a robotics assistance but real randomised studies does not exist (level 2). In comparison to coelioscopy, robotic seems not to improve post-operative consequences and not to decrease the rate of complications of sacrocolpopexy (level 3). Robotic assistance cannot be yet recommended when a coelioscopic sacrocolpopexy is indicated (rank B).
Sacrocolpopexy using not absorbable meshes allows to cure pelvic organ prolapses with very good results with few complications in terms of prothetic exposure and infection and thus is now considered as the referent prothetic surgical technique in this indication. Thus, it seems very important to establish clear recommendations on the numerous operating technical variants which developed around the original technique.
© 2016 Published by Elsevier Masson SAS.