Abstract
Mortality due to external causes was measured over the period 1985–2004 in three rural areas of Senegal—Bandafassi, Niakhar and Mlomp – whose populations have been under continuous demographic surveillance for many years. The standardized annual rate of deaths due to external causes is 31 deaths per 100,000 inhabitants in Niakhar, 56 in Bandafassi and 102 in Mlomp. The causes of injury-related deaths generally reflect the rural living environment, with relatively few deaths due to road accidents (1.9 deaths per 100,000 inhabitants in Niakhar, 3.0 in Bandafassi and 2.0 in Mlomp), but many deaths due to falls (8.6 deaths per 100,000 inhabitants in Niakhar, 15.1 in Bandafassi and 23.3 in Mlomp). For certain causes, mortality varies considerably. Snake bites, for example, cause 0.1 deaths per 100,000 inhabitants in Niakhar, 13.4 in Bandafassi and 3.0 in Mlomp. The differences between sites are linked in this case to the relative concentrations of wildlife, in turn linked to differences in the local environment and in population densities (144 inhabitants per sq.km in Niakhar versus 19 in Bandafassi and 114 in Mlomp). Although the study areas are still largely unaffected by causes of death associated with development, such as traffic accidents, mortality due to external causes is high.
Résumé
Nous avons mesuré le niveau de la mortalité violente et ses causes au cours de la période 1985–2004 dans trois sites ruraux du Sénégal dont la population a fait l’objet d’une observation démographique suivie : Bandafassi, Niakhar et Mlomp. Le taux comparatif de mortalité violente est de 31 décès pour 100.000 habitants et par an à Niakhar, 56 à Bandafassi et 102 à Mlomp. Les causes de décès violents reflètent dans l’ensemble le mode de vie rural, avec relativement peu de décès liés aux accidents de la voie publique (1,9 décès pour 100.000 habitants à Niakhar, 3,0 à Bandafassi et 2,0 à Mlomp) mais en revanche de nombreux décès liés aux chutes (8,6 décès pour 100.000 habitants à Niakhar, 15,1 à Bandafassi et 23,3 à Mlomp). La mortalité varie beaucoup pour certaines causes. Les morsures de serpent par exemple occasionnent 0,1 décès pour 100.000 habitants à Niakhar, 13,4 à Bandafassi et 3,0 à Mlomp. Les écarts d’un site à l’autre sont liés dans ce cas à la plus ou moins grande abondance de la faune sauvage, elle-même liée aux différences de milieu de vie et de densité de population (144 habitants au km2 à Niakhar, contre 19 à Bandafassi et 114 à Mlomp). Bien que les régions rurales étudiées soient encore peu affectées par les causes de décès violents associées au développement comme les accidents de la circulation, la mortalité violente y est importante.
This is a preview of subscription content, log in via an institution to check access.
Similar content being viewed by others
Notes
Les hommes exploitent les palmiers de la région de Mlomp pendant les mois où ils sont présents sur place, et ceux des environs des villes où ils migrent lorsqu’ils sont en migration.
Registre des consultations, registre des accouchements et des consultations prénatales, registre des tests de laboratoire, etc.
Avant 2003, seuls les décès d’enfants de moins de 15 ans et ceux de femmes d’âge fertile (entre 15 et 49 ans) (ceci en vue d’estimer la mortalité maternelle) donnaient lieu au remplissage d’un questionnaire complet.
Les estimations nationales pour la période 1985–2004 résultent ici de la combinaison des estimations fournies par les trois dernières enquêtes démographiques et de santé au Sénégal (EDS II de 1992-3, EDS III de 1997 et EDS IV de 2005) et par l’enquête sénégalaise sur les indicateurs de santé (ESIS) de 1999 (Ndiaye et al. 1994, 1997; Sow et al. 2000; Ndiaye et Ayad 2006).
L’enquête démographique annuelle qui a eu lieu après le naufrage du Joola a repéré dans un premier temps 55 personnes de Mlomp mortes dans le naufrage. Mais parmi elles, 20 n’étaient pas suivies auparavant et ont été déclarées comme étant revenues au village juste avant. Le naufrage a été une expérience collective traumatisante pour les villageois qui ont tous perdu quelqu’un qu’ils connaissaient (parent, voisin, ami) et il y a eu un effet de sur-déclaration des personnes décédées originaires du village (Duthé 2006). Certaines d’entre elles, qui avaient émigré depuis plusieurs années, étaient venues visiter un parent ou ami dans les deux mois précédents le naufrage. Elles n’auraient sans doute pas été déclarées au moment de l’enquête si elles n’étaient pas décédées dans le naufrage. S’agissant de « visiteurs », leur décès n’ont pas été pris en compte.
Cette catégorie inclut également d’autres accidents liés à des animaux, mais plus rares que les morsures ou les piqûres, comme par exemple l’encornement ou le piétinement par une vache.
Certaines intoxications qualifiées d’accidentelles à Mlomp pourraient être des empoisonnements volontaires et relever des homicides, mais on ne dispose pas d’information permettant de s’en assurer.
Maurice, La Réunion, les Seychelles, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe.
Une généralisation de ce type a été tentée récemment pour estimer l’incidence des morsures de serpent à l’échelle de l’ensemble du pays, en utilisant des informations sur la répartition géographique de la faune sénégalaise et sur sa densité (Chippaux et al. 2005).
Bibliographie
Adjuik, M., Smith, T., Clark, S., Todd, J., Garrib, A., Kinfu, Y., et al. (2006). Cause-specific mortality rates in sub-Saharan Africa and Bangladesh. Bulletin of the World Health Organization, 84(3), 181–188.
Ahmad, O., Boschi-Pinto, C., Lopez, A. D., Murray, C. J. L., Lozano, R., & Inoue, M. (2001). Age standardization of rates: A new WHO standard. Geneva: World Health Organization.
Chesnais, J. Cl. (2003). Les morts violentes dans le monde, Population et Sociétés, 395, 4.
Chiang, C. L. (1984). The life table and its applications (p. 316). Malabar (Florida): Robert E. Krieger.
Chippaux, J. Ph. (2001). La zone d’étude de Niakhar au Sénégal. Médecine tropicale, 61(2), 131–135.
Chippaux, J. Ph., & Diallo, A. (2002). Evaluation de l’incidence des morsures de serpent en zone de Sahel sénégalais, l’exemple de Niakhar. Bulletin de la Société de Pathologie Exotique, 95(3), 151–153.
Chippaux, J. Ph., Vieillefosse, S., Sall, O., Mafouta, R., & Diallo, A. (2005). Evaluation de l’incidence des morsures de serpents au Sénégal. Bulletin de la Société de Pathologie Exotique, 98(4), 277–282.
Delaunay, V. (coord.). (1998). La situation démographique et épidémiologique dans la zone de Niakhar au Sénégal 1984-1996, Projet Population et Santé à Niakhar, Dakar : Orstom.
Depoortere, E., Checchi, F., Broillet, F., Gersti, S., Minetti, A., Gayraud, O., et al. (2004). Violence and mortality in West Darfur. Sudan (2003–04): epidemiological evidence from four surveys. The Lancet, 364(9442), 13–15.
Desgrées du Loû, A., Pison, G., Samb, B., & Trape, J. F. (1996). L’évolution des causes de décès d’enfants en Afrique : une étude de cas au Sénégal avec la méthode d’autopsie verbale. Population, 4-5, 845–882.
Diop, O., Pison, G., Diouf, I., Enel, C., & Lagarde, E. (2000). Incidence of HIV-1 and HIV-2 infections in a rural community in southern Senegal. AIDS, 14, 10671–10672 (letter).
Duthé, G. (2006). La transition sanitaire en milieu rural sénégalais. Évolution de la mortalité à Mlomp depuis 1985 et influence du paludisme chimiorésistant. Thèse de doctorat de démographie, Paris: Muséum national d’histoire naturelle, 350 p. + annexes.
Ezzatti, M., Lopez, A. D., Rodgers, A., Vander Hoorn, S., Murray, C. J. L., & the Comparative Risk Assessment Collaborating Group. (2002). Selected major risk factors and global and regional burden of disease. The Lancet, 360, 1347–1360.
Garenne, M., & Fontaine, O. (1988). Enquête sur les causes probables de décès en milieu rural sénégalais. In J. Vallin, S. D’Souza, & A. Palloni (Éds.) Mesure et analyse de la mortalité. Nouvelles approches (pp. 123–141). Paris : Ined/Puf (Travaux et Documents, Cahier nº 119).
Garenne, M., Tollman, S., Kahn, K., & Gear, J. (1999). Causes de décès dans une zone rurale d’Afrique du Sud comparées à deux autres situations (Sénégal et France) (p. 28). Paris: Ceped (Les dossiers du Ceped, n°54).
Gosselin, R. A., Spiegel, D. A., Coughlin, R., & Zirkle, L. G. (2009). Injuries: the neglected burden in developing countries. Bulletin of the World Health Organization, 87(4), 246.
Guyavarch, E. (2003). Démographie et santé de la reproduction en Afrique sub-saharienne. Analyse des évolutions en cours. Une étude de cas : l’observatoire de population de Bandafassi (Sénégal). Thèse de doctorat, Paris: Museum National d’Histoire Naturelle, 349 p. + annexes.
Guyavarch, E., & Chippaux, J. Ph. (2005). Mesurer l’incidence des morsures de serpents: méthodologie d’enquête auprès des ménages. Bulletin de la Société de Pathologie Exotique, 98(4), 269–272.
Guyavarch, E., & Trape, J. F. (2005). L’incidence des morsures de serpent en zone rurale au Sénégal oriental. Bulletin de la Société de Pathologie Exotique, 98(3), 197–200.
Jougla, E., Pequignot, F., Chappert, J. L., Rossolin, F., Le Toullec, A., & Pavillon, G. (2002). La qualité des données de mortalité sur le suicide. Revue d’épidémiologie et de santé publique, 50, 49–62.
Kjellstrom, T., Koplan, J. P., & Rothenberg, R. B. (1992). Current and future determinants of adult ill-health. In R. G. A. Feachem, T. Kjellstrom, C. J. L. Murray, M. Over, M. A. Phillips (Éds.) The Health of Adults in the Developing World (pp. 209–259). Washington: the World Bank; New York: Oxford University Press.
Lagarde, E. (2007). Road traffic injury is an escalating burden in Africa and deserves proportionate research efforts. PLos Medicine, 4(6), 170.
Lagarde, E., Schim van der Loeff, M., Enel, C., Holmgren, B., Spira, R., Pison, G., et al. (2003). Mobility and the spread of human immunodeficiency virus into rural areas of West Africa. International Journal of Epidemiology, 32, 744–752.
Marut, J. Cl. (1994). Guerre et paix en Casamance, In F. G. Barbier-Wiesser (coord.) Comprendre la Casamance. Chronique d’une intégration contrastée (pp. 213–231). Paris: Karthala.
Mathers, C. D., Lopez, A. D., & Murray, C. J. L. (2006). The burden of disease and mortality by condition: data, methods, and results for 2001. In A. D. Lopez, C. D. Mathers, M. Ezzati, D. T. Jamison, & C. J. L. Murray (Eds.) Global burden of disease and risk factors (pp. 45–240). Washington: the World Bank; New York: Oxford University Press.
Ndiaye, S., & Ayad, M. (2006). Sénégal. Enquête Démographique et de Santé 2005 (467 p.). Dakar : Ministère de la Santé et de la Prévention Médicale, Centre de Recherche pour le Développement Humain; Calverton: ORC Macro.
Ndiaye, S., Ayad, M., & Gaye, A. (1997). Enquête démographique et de santé au Sénégal (EDS-III) 1997 (p. 238). Calverton: Direction de la Prévision et de la Statistique, Dakar et Macro International Inc.
Ndiaye, S., Diouf, P. D., & Ayad, M. (1994). Enquête démographique et de santé au Sénégal (EDS-II) 1992/93 (p. 284). Calverton: Direction de la Prévision et de la Statistique, Dakar et Macro International Inc.
Nzongola-Ntalaja, G. (2003). La dynamique des conflits en Afrique Centrale, acteurs et processus. Communication au 14e Congrès Mondial de l’Association Internationale de Science Politique, Durban, 29 juin-4 juillet.
OMS. (1977). Classification internationale des maladies, 9 ème révision (1975). Genève : Organisation Mondiale de la Santé.
OMS. (2002). World Report on Violence and Health (p. 404). Genève: Organisation Mondiale de la Santé.
OMS. (2003). Montée en flèche des accidents de la route dans la région africaine : leur coût annuel est de plus de 7,3 milliards $US, Communiqué de Presse OMS/AFRO, 3 septembre.
OMS. (2004). World Report on Road Traffic Injury Prevention (p. 235). Genève: Organisation Mondiale de la Santé.
OMS. (2005). Réunion sur la prévention de la violence et des traumatismes en Afrique : mettre en place une capacité d’intervention, Communiqué de Presse OMS/AFRO, 19 septembre.
OMS. (2009). Statistiques sanitaires mondiales 2009 (p. 149). Genève: Organisation Mondiale de la Santé.
OMS. (1993-1996). Classification internationale des maladies, 10 ème révision (1992-1994). Genève : Organisation Mondiale de la Santé.
Pison, G. (2005). Population observatories as sources of information on mortality in developing countries. Demographic Research, 13(13), 301–334. (http://www.demographic-research.org/Volumes/Vol13/13/).
Pison, G., Desgrées du Loû, A., & Langaney, A. (1997). Bandafassi : a 25 years prospective community study in rural Senegal (1970-1995). In M. Das Gupta, P. Aaby, M. Garenne, & G. Pison (Eds.), Prospective community studies in developing countries (pp. 253–275). Oxford: Clarendon Press/Oxford University Press.
Pison, G., Kodio, B., Guyavarch, E., & Etard, J. F. (2000). La mortalité maternelle en milieu rural au Sénégal. Population, 6, 1003–1018.
Pison, G., Trape, J. F., Lefebvre, M., & Enel, C. (1993). Rapid decline in child mortality in a rural area of Senegal. International Journal of Epidemiology, 22(1), 72–80.
Robert, L., & Zantop, M. (2002). Elevated mortality associated with armed conflict. Democratic Republic of Congo. Morbidity and Mortality Weekly Report, 52(20), 469–471.
Rouffet, P., Dekkak, R., Solet, J. L., Thélot, B., Morbidelli, P., Bastard, T., Jaffres, E., Mage, S., & Ricard, C. (2009). Mortalité par accidents de la vie courante, île de La Réunion 2000-2004. Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 8 décembre 2009, 46-47, p. 493-496.
Sobngwi-Tambekou, J., Bhatti, J., Kounga, G., Salmi, L. R., & Lagarde, E. (2008). La très forte incidence des accidents de la circulation au Cameroun : résultats d’une étude épidémiologique de l’axe lourd Yaoundé–Douala. Revue d’Epidémiologie et de Santé Publique, 56(5S), 265.
Sow, B., Ndiaye, S., Gaye, A., & Sylla, A. S. (1999). Enquête sénégalaise sur les indicateurs de santé (ESIS) 1999 (p. 212). Calverton: Ministère de la Santé, Serdha et et Macro International Inc.
Thomas, L. V. (1959). Les Diola. Essai d’analyse fonctionnelle sur une population de Basse-Casamance (p. 500). Dakar: IFAN.
Author information
Authors and Affiliations
Corresponding author
Appendice
Appendice
Rights and permissions
About this article
Cite this article
Guyavarch, E., Pison, G., Duthé, G. et al. Mortality due to External Causes in Three Rural Areas of Senegal. Eur J Population 26, 483–505 (2010). https://doi.org/10.1007/s10680-010-9213-y
Received:
Accepted:
Published:
Issue Date:
DOI: https://doi.org/10.1007/s10680-010-9213-y